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Rococo

théâtre
26—27.09.2008

Une ode à l’émerveillement


Dès 1997, la compagnie Hotel Modern crée des spectacles visuels qui frappent par leur inventivité, l’usage des matériaux et la profusion de détails. Ainsi, la Première Guerre mondiale fait rage sur un champ de bataille en miniature, parsemé de brins de persil en guise d’arbres, où s’affrontent des figurines de soldats. Une autre fois, la vie trépidante d’une métropole est reproduite avec des petits pains faisant office d’automobiles, qui roulent le long d’immeubles en boîtes de carton.


La saison passée, la compagnie hollandaise était l’hôte du Kaaitheater avec le spectacle prégnant Kamp : une reconstitution de la vie à Auschwitz sur grande maquette, peuplée de milliers de figurines. Le sujet est certes épouvantable, mais la façon dont les acteurs activent les figurines rappelle l’application et la maladresse d’enfants qui jouent.


Cet esprit du jeu d’enfant se retrouve également au cœur de Rococo, un spectacle plus léger qui se concentre sur la vie. La scène est un grand grenier, rempli de crânes en plastique, de boîtes en carton et de vieux vêtements. Selon toute apparence, les deux comédiens aux masques d’ours viennent d’atterrir dans ce monde. Ils l’explorent et l’agencent à leur gré, avec une curiosité effrénée qui vire à la perversion : ils confectionnent des petits personnages avec des débouchoirs et du matériau d’isolation ; ils amènent les crânes en plastiques à s’embrasser langoureusement, sans pudeur ; ils mettent en scène des films pornographiques en miniature et jouent longuement avec un étron fraîchement produit. Les deux créatures – mi-enfants, mi-animaux – errent à travers un univers freudien qui précède l’entrée en vigueur de l’autorité paternelle, un univers sans conventions sociales, qui perd son innocence dans une scène finale puissante.


Cette fois-ci, les caméras miniaturisées et les maquettes ne jouent pas le rôle principal. Rococo est une ode à la curiosité et l’émerveillement, à ce regard particulier qui peut transformer un dépotoir en œuvre d’art.

constructed and performed by Pauline Kalker, Arlène Hoornweg, Herman Helle | music & sound Arthur Sauer | design masks Kirsten Hutschemakers | interior design masks Wim Groen | foam objects Barbara Witteveen | production assistant Heleen Wiemer | set assistant Stefan Gross | lighting design thanks to Maatschappij Discordia | technique Joris van Oosterhout, Saskia de Vries | subsidies Ministerie van OC en W, gemeente Rotterdam